Arc, c’est un titre que j’attendais depuis longtemps, peut-être depuis les essais de la beta et la fin des rumeurs Apex 2 / Titanfall 3.  Derrière ce nom, il y a une équipe qui sait ce qu’elle fait. Embark Studios, déjà responsable de The Finals. S’ils reviennent avec une nouvelle copie, ce n’est pas sans risques. Et c’est justement le cas, un titre d’extraction qui prend des risques, sans compromettre la technique. Et ça se voit. Le titre tourne sous Unreal Engine 5, et l’expérience accumulée par le studio sur ce moteur transparaît plus que n’importe quel autre titre sur le moteur, à l’exception peut être d’un Valorant mais qui graphiquement n’a rien à voir.

Beau, fluide et étonnamment stable ?

Visuellement, Arc Raiders n’est pas la claque que l’on attendrait. Tout est modéré, aucune surenchère, mais on reste dans la maîtrise. L’éclairage, les textures et la profondeur du champ donnent vie à un monde post-apocalyptique cohérent, sans jamais mettre le GPU à genoux. C’est mon premier shooter multi DLSS/FSR+Raytracing. En 4k Epic avec un FSR3 Équilibré, la RX6800 propose une expérience 60fps. On n’est pas dans la compétition, donc je me contente de ça. C’est certes un titre compétitif, mais sans ranking au rythme plus lent et lourd que d’autres concurrents.

Sur un plan purement technique, le jeu est fluide, stable et relativement respectueux des ressources, ce qui, pour un titre aussi jeune, force le respect. Quelques imperfections subsistent : un mode plein écran capricieux, un frame pacing inégal si on ne limite pas les FPS. Le 60 lock sera plus agréable d’une oscillation 80/53. Rien de dramatique, mais Embark peut polir la copie pour offrir une expérience parfaite. Par rapport à un Cyberpunk qui ne m’a pas bluffé, le RTGI (pas de Nanite ou Lumen ici) couplé au HDR de l’écran rend le jeu beaucoup moins plat.

Le gameplay : de l’action, du risque et du butin

Ceux qui viennent d’Apex Legends ne seront pas dépaysés. Les déplacements sont nerveux, le gunplay précis, et les mécaniques globalement intuitives. Arc Raiders ne réinvente pas la roue, mais il la rend bien pour moi. Le cœur du jeu repose sur une boucle extraction/loot typique du genre. 
Une exploration de zones immenses, avec machines (les ARC) et d’autres joueurs. Si collecter n’est pas si compliqué, le faire discrètement et arriver à repartir vivant est une autre paire de manche. Tomber = tout perdre, le risque fait partie de la récompense, c’est plaisant. Le loot est au cœur de la progression, une approche plus subtile que dans la majorité des shooters compétitifs actuels.

PvPvE : un genre rare et exigeant

Les jeux d’extraction PvPvE restent peu nombreux, et encore moins à ce niveau de finition. The Cycle: Frontier a tenté sa chance en étant peut-être trop ambitieux à ce moment pour tenir. Arc Raiders se démarque sur un équilibre plus accessible, sans sacrifier la tension. Les menaces viennent de partout : d’autres escouades (ou solo) prêtes à tout pour piler mon cadavre butin, mais aussi et certainement surtout l’environnement avec les drones qui ne laissent aucun répit. Le terrain de jeu est à taille humaine, mais d’une belle ampleur, en deux parties, on dépasse sans mal les 10 000 pas.

Embark réussit une ambiance entre rétrofuturiste et mélancolie. Moins marquée industrielle qu’un Darktide. L’univers se raconte bien : les musiques sobres, les sons de la nature omniprésents pour brouiller les pistes. Les lumières absentes en intérieur suffisent à rappeler que l’humanité vit dans l’ombre de ses propres créations.

Le studio a soigné la diversité : forêts, zones urbaines, tunnels, lacs, déserts… Chaque biome a ses contraintes, ses lignes de vue et ses pièges naturels. C’est un environnement pensé pour provoquer la tension et la surprise. Une embuscade dans un tunnel à la frontale, un affrontement sous la pluie au milieu d’une zone forestière, ou encore une extraction qui tourne au carnage à cause d’un frelon qui débarque au pire moment.

Verdict : un pari audacieux, mais bien exécuté

Arc Raiders ne révolutionne pas le genre, mais il le fait avancer.  Un moteur technique maîtrisé, un gameplay fluide, un univers crédible et une direction artistique cohérente, difficile de demander plus à un jeu de ce genre à un tarif maitrisé. C’est un jeu à la fois accessible et punitif, fluide, mais exigeant, beau, sans surenchère, et surtout, un titre qui rappelle que la maîtrise d’un moteur ne sert à rien sans une vision claire derrière. Reste à voir comment la communauté évoluera. Les jeux d’extraction vivent ou meurent selon leur équilibre entre coopération, compétition et plaisir de progression. Les devs ont déjà prouvé avec The Finals qu’ils savaient écouter et réagir vite. On espère/souhaite la même agilité ici.

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