Ou un cœur peut en cacher un autre ?  Ou 4, 6 ou 8 cœurs pour jouer ? Un guide d’upgrade ou pas upgrade quand on a déjà à 6 cœurs.

Les processeurs 6 cœurs sont apparus il y a maintenant plus de 15 ans et se sont démocratisés il y a presque une décennie. Aujourd’hui, beaucoup d’influenceurs nous disent que 6 cœurs ne suffiraient plus. Alors même que les faits sont plus nuancés. La majorité des jeux et applicatifs ne tirent même pas encore pleinement parti de plus de 6 ou 8 cœurs. Même avec un navigateur ou Discord en arrière-plan, les tests comparant des CPU quad-core et hexa-core montrent souvent des performances proches jeu. Cela montre bien que, dans la majorité des cas, les limitations viennent d’ailleurs, habituellement, du GPU, plutôt que du CPU.

Plus de cœurs, plus de puissance ? Une réalité à nuancer

Techniquement, un jeu peut utiliser 12 ou 16 cœurs, mais cela ne veut pas dire qu’il en a réellement besoin. Les vieux Xeon 12 cœurs en socket 1155 tiennent d’ailleurs encore la route grâce à leur nombre élevé de cœurs.  Même si au final, chaque cœur est bien moins performant que le P-core moderne d’un i3-12100F. La nuance se situe dans le cache L3 : souvent, les modèles avec plus de cœurs disposent aussi d’un cache plus grand, ce qui influe directement sur les performances en jeu. Ainsi, un jeu qui tourne à 50 % sur 8 cœurs tournera tout aussi bien sur un 6 cœurs récent avec peut-être 60% d’usage CPU. Sauf si la gestion du cache ou l’optimisation du jeu introduit un déséquilibre. Maintenant, tous les 6 cœurs ne se valent pas.

Comparer générations et architectures : le piège

Prenons l’exemple du Ryzen 5 5600X et du Ryzen 7 5800X. Le second possède 33 % de cœurs supplémentaires, mais cela ne se traduit pas par 33 % de performances en plus, même dans un scénario CPU-limited. Dans le meilleur des cas, le gain est de quelques pourcents sur des titres récents, et rarement perceptible à l’œil nu. La comparaison devient par contre plus parlante si l’on regarde les Ryzen 2600X et 2700X : le second offrait jusqu’à 20 % de gain sur les titres sortis 6/7 ans après. Néanmoins, le 2700X coûtait 40 % plus cher à sa sortie et n’aura jamais l’occasion d’offrir un gain équivalent face à un Ryzen de même génération.

À long terme, ces investissements ne se sont pas toujours révélés pertinents. Surtout pour le 2700X, quand les CPU concurrents de l’époque comme l’Intel 8700K offraient de meilleures performances. Que ça soit au global ou en monocœur. Ces derniers, comme le 9600k, restent aujourd’hui plus performants dans beaucoup de jeux malgré l’absence de 2 cœurs. À l’époque, on disait qu’il fallait 2 cœurs Zen 1 pour faire l’équivalence avec CoffeeLake. Attention aussi, un Ryzen 3500X peut se retrouver en dessous d’un Rzyen 1600X, d’une génération à l’autre on ne progresse pas toujours.

Le vrai facteur limitant : le GPU avant tout

Dans la majorité des configurations actuelles, ce n’est pas le CPU qui bride les performances, mais bien la carte graphique. Un i5-9600K combiné à une RTX 2060 tient encore largement le coup, même face à un Ryzen 7500F. Si l’on remplace le GPU par une RTX 5060 ou une RX9060, le 9600K continuera à proposer une expérience décente. Sauf dans des cas particuliers comme le streaming sur Starfield, Helldivers ou Battlefield. Pour un joueur classique visant 60 à 120 fps, le GPU sera le facteur déterminant. Dans cette logique, un upgrade de la carte graphique sera presque toujours plus rentable qu’un upgrade CPU.

Par contre, DLSS et le Raytracing peuvent changer la donne, l’un offrant plus de frame, l’autre surchargeant CPU et GPU. Le Raytracing fera surement flancher les GPUs mais la surcharge sur les ombres par exemples fera mal au CPU quoi qu’il en soit.

Ce qui explique certains anciens CPU gardent de la valeur. Il est fascinant de voir certains processeurs Intel de cette génération, comme le i5-9600K conserver une valeur importante sur le marché de l’occasion. Alors qu’à l’inverse, les premiers Ryzen ont largement perdu en cote. Cela s’explique par leurs performances monocœurs solides, qui continuent de tenir la route dans les scénarios de jeu. Avec la hausse continue des prix des cartes graphiques, il n’est pas rare de voir des configurations disproportionnées comme un Ryzen 7 7800X3D associé à une RTX 5060 Ti, alors qu’un simple 9600K aurait offert des performances proches dans la majorité des titres.

Faut-il garder ou upgrader son CPU 6 cœurs en 2025 ?

La réponse dépend des usages. Pour du jeu classique en 1080p ou 1440p, un bon CPU 6 cœurs d’ancienne génération reste largement suffisant, surtout associé à une carte graphique correcte. Du moment que l’on a pioché la bonne génération. L’upgrade vers 8 ou 12 cœurs ne se justifie vraiment que pour des scénarios spécifiques : streaming, multitâche intensif, ou recherche de très hauts framerates (144 Hz+ compétitif). Les possesseurs de Zen1/Zen2 ont toujours la possiblité de migrer vers un 5600X ou 5500X3D. Alors que chez Intel, c’est un peu plus compliqué. Dans tous les autres cas, le GPU reste le maillon prioritaire. Investir dans un processeur haut de gamme comme un 7800X3D a du sens pour ceux qui veulent le meilleur et streamer en 4K en encodant sur le CPU.

Les multiplications des coeurs chez Intel ou les Ryzen 9 n’est pas non plus gage d’augmentation de performances. Selon les scénarios, il y aura assez peu de différences les 14 coeurs du 14600KF et les 6 coeurs des Ryzen 5600X et 7500F. Même un Battlefield 6 récent n’offrira pas une expérience grandement différente entre un 7600X et un 9950X.

Pour la grande majorité des joueurs, il vaut mieux mettre son budget dans une meilleure carte graphique et pourquoi pas un écran au lieu de céder aux sirènes alarmistes qui nous disent encore 2025 qu’un processeur doit couter 40% du prix du GPU… Attention toutefois, les NPU qui se mettent petit à petit en ordre de bataille pourraient changer la donne en excluant certaines fonctionnalités ou en tuant les performances.

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