Il a quelques jours, je refaisais un point sur les différentes portes d’entrées selon la plateforme pour overclocker ou undervolter son matériel. J’ai parlé également de compromis sur les choix de matériel. Aujourd’hui, il sera question de compromis entre overclock et undervolt.
L’efficacité énergique est souvent un élément mis en avant par les constructeurs lors des sorties de nouvelles générations. Les benchmarkers font également la part belle aux ratios performance-per-dollar et performance-per-watt, ça aura son importance par la suite. Mais pour en revenir à l’overclocking, c’est aussi la raison d’être des modèles customs de GPU. Mais dans le fond, on parle de quels gains ?
Alors dans l’extrême majorité du temps, c’est quelques pourcents tout au plus. Et pire encore, ça dépendra du titre, des options et de la résolution. L’évaluation du gain est ensuite subjective, si l’on parle en matière de FPS, de pourcentage gagné ou d’impression de stabilité.
Mon retour d’expérience
Mon expérience avec l’overclocking remonte aux Pentium II (à coup de jumper sur la CM) jusqu’à mon vénérable 2400XP+. Étant passé sur portable, j’ai lâché le sujet un moment. J’ai commencé l’undervolting et l’overclocking avec mon XPS L421x puis avec les différents portable équipés de GPU dédiés. Les systèmes de refroidissements étant plus pour la plupart sous-dimensionnés, mon idée était de réduire la chaleur et le bruit de ventilation. Pour certains, l’idée était aussi d’arriver à extraire le maximum de performance d’une pauvre MX150 que j’aurais lessivé. Les gains les plus intéressants que j’ai pu avoir outre la MX150 étaient avec la GTX1050Ti du XPS 9570. En aucun cas ces GPUs étaient fait pour jouer en 1080p en dehors des titres les plus légers. Par la suite, mon passage en desktop m’a rappelé à quel point un vrai GPU ça chauffe et ça fait du bruit. Mon expérience précédente remontait à des GPU sans connecteurs d’alimentation supplémentaire qui brillaient par leur silence pour la plupart.
C’est donc après la première session avec une GTX1080 dans un boitier ITX que j’ai compris ma douleur. C’était tout vu, il fallait que je tweak à la baisse ! Pourquoi ce choix ? Tout simplement, car dans le boitier ITX, la ventilation est limitée et les nuisances arrivent vite, mais pas seulement. Mon alimentation n’est pas forcément la puissante et est déconseillée pour de tels GPUs. Et enfin, il y a la considération économique.
Gagner des performances oui, mais à quel prix ?
Avec la MX150, j’avais pris l’habitude de bidouiller les courbes fréquence/voltage et ventilation. C’est donc sans mal que j’ai pu améliorer la situation de la GTX. C’est ensuite en passant à la RTX3060, puis la RX6600XT que j’ai vu à quel point il y avait matière à faire mieux que la situation d’origine. Là encore, la mémoire pouvait bien monter, mais contrairement aux GTX, j’ai mieux pu descendre les voltages tout en montant en fréquence. La suite avec la 3060Ti est du même acabit. Et depuis peu, sa remplaçante RX6800 est également undervoltée. Étrangement, c’est un peu toujours le même voltage qui revient, autour des 930mv contre les presque 1100, voire plus d’origine.
À titre d’exemple et en moyenne pour chaque GPU, c’est au minimum 30W de consommation en moins. Sur la GTX1080, j’ai surtout monté la fréquence de la ram comme modification la plus importante. Contrairement d’ailleurs à la vieille 1060 que j’avais ressorti et sur laquelle je n’avais pu changer grand-chose. Pour avoir ensuite tester différents réglages, est-ce que les 5 à 10 images par seconde que je peux gagner en overclock justifient les 40-60W consommés en plus ? Annulant au passage le gain de l’undervolt… Sur une MX150 partant de 10W (ou de 20W) les 30% de consommation en plus ne se voient pas énormément. Quand la base est à 200W oui…
Où est le compromis ?
C’est comme ça que j’ai commencé à chercher à tester bien plus de réglages et les effets sur les performances. Comme pour le Ryzen un bon réglage permet d’arriver à quasi 50% de consommation en moins avec une perte de performance autour de 15-20% c’est que là que se trouve le meilleur point à mon sens.
Par exemple, en jouant sur les fréquences et la limite de puissance, ma 3060Ti tournait à 925mv autour de 137W. Actuellement, la RX6800 tourne à 912mv et 2200Mhz (soit plus que le boost d’origine) et +300Mhz sur la VRAM pour une consommation autour de 180W. J’ai quasiment les performances stock (à 2/3% près) pour 45W de moins… Et si je compare la RTX3060Ti stock, la nouvelle consomme 10% de moins pour 40% de performance en plus.
C’est sera doute ma guideline d’undervolt, aller chercher les 950mv avec les fréquences d’origines, puis monter par palier de 25 MHz tant que la consommation ne monte pas. L’intéret du couple/voltage fréquence fixe est aussi d’assurer la stabilité des FPS, le GPU n’est jamais à sa limite max (puissance, température, fréquence) du coup pas de throttle qui ferait temporairement ressentir le petit coup de lag. La meilleure évaluation étant ensuite de lancer un benchmark de jeu pour s’assurer de la stabilité.