Vous l’aurez remarqué… au gré de mes recommandations d’achats, je ne fais que parler de couple CPU/GPU d’entrée de gamme. Aujourd’hui, je vais rentrer un peu plus dans les détails là-dessus. Je vais aussi expliquer pourquoi je trouve que ces dernières années tout, ou presque, est fait pour vous inciter à dépenser plus. Surtout que la plupart du temps, c’est pour faire acheter quelque chose dont vous n’aurez pas besoin.
Mais pour ça, revenons à il y a quelques années… mettons 2017/2018. Une époque avec ces préjugés et recommandations. Le ventirad d’origine (Intel) est insuffisant. La gamme de CPU est resserrée et il y a peu de progrès d’une génération à l’autre. Une carte mère classique coute autour de 70€ (le haut autour de 200€). Les alimentations en entrée de gamme sont peu recommandables, les AIO et le RGB commencent à fleurir. Coté GPU c’est déjà un peu la foire d’empoigne, mais j’y reviendrai.
Le décor est planté. Cette époque voit l’essor de pas mal de recommandations, en vrac la nécessité d’acheter un ventilateur supplémentaire. Au gré des refresh de générations, on avait 2 processeurs par segment/famille en vente en même temps (soit 15 références environ chez Intel). Pour qui partait sur une version K et fait un peu d’overclocking. Tout de suite, il faut ajouter une carte mère avec VRMs de qualité, une alimentation de qualité etc.
Figurez-vous que les fabricants ont recyclé les besoins de ces utilisateurs avec le marketing pour faire un semblant de montée en gamme (et donc des prix de l’ensemble des composants). Je vais y revenir point par point.
Carte mère
Aujourd’hui trouver une carte mère à 80€ relève de l’exploit et on se demande si elle va tenir le coup. Le gros des références est plutôt autour de 200€. Pour autant, le produit vendu, même amélioré, n’a pas doublé en cout de revient, comment l’expliquer ? Plusieurs éléments, que l’on ne trouve pourtant aussi sur les références les plus haut de gamme.
– des VRMs en grand nombre, avec un radiateur
– une pléthore de port pour SSD NVME
– de la connectique additionnelle en nombre (8 USB 3, de l’USB-C, du Wifi)
– une backplate
Soyons réaliste, la majorité des utilisateurs n’a pas besoin de backplate. Car il ne va pas changer sa carte de mère de boitier tous les 4 matins. La plupart n’auront également qu’un seul disque. Pour la connectique, à la rigueur quelques de plus pour le Wifi peuvent passer. Enfin, pour les VRMs, à moins d’utiliser un i7/i9 que l’on va overclocké, il est inutile de payer pour 17/18 étages d’alimentation sur la carte mère. Néanmoins, on vous pousse à croire que vous aurez besoin de tout ça.
Processeur
En croisant plusieurs sites, on retrouve pas moins de 50 références en socket 1700, avec un écart de prix x10 entre le Celeron et le i9. Presque 30 références sur le cœur de gamme i5/i7 pour un tarif de 1 à 4. Quand on n’a que 2 références par génération sur le i3 : avec ou sans GPU intégré. D’ailleurs, si les i3 sont comparables, ce n’est plus le cas de leurs grands frères. On a 4 référence sur un i5 ou i7, la version basique, celle sans GPU, celle overclockable, celle overclockable sans gpu. Pire, avec cette jungle, le i5 overclockable sans gpu se trouve au prix du i7 sans gpu à fréquence équivalente et pourtant des cœurs en moins. En jouant avec ces paliers de prix, on vous pousse à monter en gamme pour des choses dont vous n’avez pas besoin.
Pour du jeu vidéo ou un usage relativement classique, le moins cher des i5 fera mieux et de loin qu’un i7 d’il y a 2 ans.
Le ventirad et les ventilateurs de boitiers
Pendant longtemps, le ventirad fourni avec le CPU pouvait convenir à de la bureautique, mais était à la peine et insuffisant. La tendance a changé quand AMD a sorti les 1ers Ryzen avec un vrai cooler stock. D’ailleurs le fabricant n’est pas embêté à en fournir un sur les modèles haut de gamme en sachant d’avance qu’il ne tiendrait pas le coup. À l’inverse, au même moment, Intel offrait le même ventirad ou presque du Celeron 54W au i7 84W. Quand on sait qu’il était déjà bruyant sur un i3 à 65W…
Pour qui voulait un peu de silence ou mieux profiter des capacités de son système, le changement de solution de refroidissement s’imposait. C’est maintenant moins le cas. Les Wraith d’AMD font très bien le job sur les processeurs 65W. Une solution avancée, n’apportera qu’un peu plus de silence. Depuis la 12ᵉ génération, le ventilateur fourni a progressé et suffit même pour un i5 10 cœurs à 65W. Pour autant, on continue d’insinuer que ça serait mieux en ajoutant un ventilateur custom souvent à 70/80€ soit parfois le prix du i3/Ryzen que vous acheter.
Il en va de même avec les ventilateurs de boitiers. Pendant des années, NZXT et CoolerMaster (pour ne citer qu’eux) incluaient de « bons » ventilateurs à leurs boitiers. BeQuiet était un peu différent, car un peu plus haut de gamme de mon point de vue. Et la totalité du boitier était ventilé pour une vingtaine d’euros. En même pas 5 ans, l’arrivée du fullwhite, du RGB, du PWM, du mode 0db (oui oui, c’est drôle) a fait augmenter les prix. Alors certes, on trouve toujours les mêmes Artic à 5€ mais il faut tripler le prix pour avoir du BeQuiet et quadrupler pour aller chez Noctua ou du RGB. Cela fait réfléchir. Sachant que toutes les références ne se valent évidemment pas en termes de volumes d’air déplacé (et non en dehors de Noctua, les autres références plus chères ne sont pas meilleures).
J’ai un ventirad tour Noctua, du BeQuiet dans le boitier et du RGB (subit pour le dernier) mais j’ai vraiment cherché mes références pour le silence en ITX.
L’alimentation
Pendant des années, on a construit des machines sur les bases alimentations fournies avec les boitiers. Celles-ci n’étaient pas toujours de qualité, mais les besoins n’étaient pas stratosphériques non plus. Pour les fans d’overlocking (toujours eux), il existait quelques rares modèles certifiés plus performants qui coutaient relativement plus cher. À cette époque, la mort de l’alimentation entrainait souvent plusieurs composants avec elle. Faute de protections intégrées pour gérer les variations de tensions. À quelques exceptions près, de nos jours, la plupart des alimentations (y compris à 50€) sont de qualité 80+ Bronze, voire Gold en 2024. Du coup, même avec du i3 et une carte graphique d’entrée de gamme type GTX1660Ti (un peu avec moins avec des RTX3050, Rx6600XT) la plus basique des alimentations fera l’affaire. Pourtant, le marketing n’a de cesse de pousser des recommandations pour une débauche de Watts supplémentaires. Tout ça, bien entendu pour grappiller des €.
Les cartes graphiques
Cela commence à faire une sacrée paire de générations de cartes graphiques que les tarifs s’envolent. Et que la liste de modèles dits « customs » s’étire.
En dehors du look et quelques MHz gagnés par-ci par-là, la principale différence se joue sur le système de ventilation. Par la même occasion, la taille en prend un coup aussi. Pour l’avoir subi « par erreur » du temps de la pénurie. On se retrouve avec une RTX3060 (c’est le cas des 4060 aussi) qui voit son tarif prendre 35%. La taille n’est pas en reste avec une augmentation de 50% selon la référence. Toutefois, l’écart de performances entre la moins chère et la plus évoluée ne sera que de 3 ou 5 MHz pour les 100 MHz apporté par l’overcloking d’usine. Qu’une version ITX soit un peu plus chère du fait de la réorganisation du PCB, je peux le concevoir.
Par contre, est-ce que ça vaut le coup de payer 150€ de plus pour un système triple ventilation, je ne pense pas. Surtout que le système en question conviendrait à une 3080/4080. Au contraire, je préfère mettre ses 150€ pour passer vers une 6800XT ou une 4060Ti.
C’est l’une de mes grandes recommandations de toujours chercher le modèle moins cher, quitte à quelques sacrifices à côté.