Windows, c’était mieux avant ou encore, Windows est plein de mouchard etc. C’est bien le genre de phrases que l’on entend souvent. J’ai envie de dire que c’est comme ça depuis Windows XP c’est dire si le soupçon de surveillance envers Microsoft ne date pas d’hier. On ne va pas se mentir, chaque version était plus lourde que la précédente. Ram, process, animations qui grignotent des performances. Chaque fois version a aussi ajouté son lot de télémétrie supplémentaire, ce qui n’est pas sans déplaire à la majorité.
Les solutions alternatives d’OS optimisé aussi sont là depuis longtemps. J’ai testé les XP et 7 Ultimate. Tiré le meilleur de Windows 8.1. J’ai testé Windows 10 et Atlas10 ou plus dernièrement Tiny 11. En parallèle, j’ai déjà fait des billets d’optimisations/debloat de Windows ici. Mais tout ça pour quoi ?
Les tests en ligne
Les derniers tests que l’on peut trouver en ligne sont sans appels. Tout ça ne sert à rien et Windows 11 24H2 est le meilleur, non sans rire ? Le résultat est sans appel et, surprend tout le monde. Pourtant, ce qui est vrai pour les uns, n’est pas toujours le cas chez les autres. Et on va commencer par une chose assez évidente : la configuration. Pour tester Tiny11 VS Windows 11, les testeurs arrivent à grand renfort de 7800X3D. Ces derniers comparent ensuite les performances en jeu en situation de bottleneck GPU et concluent que finalement, c’est pareil.
La réalité ne fera pas plaisir à grand monde, mais, ce n’est pas dans ces conditions que l’on verra une quelconque différence. On risque même pire de prouver l’effet inverse. D’une part, les derniers jeux font la part belle à Dx12 et que Windows 11 en tire mieux parti que 10 par exemple. D’autre part, car à aucun le CPU n’est à 100% et impacté par des process qui traînent derrière.
Dans un cadre plus modeste, les conclusions ne sont pas vraiment les mêmes. Je vais isoler deux cas, la réactivité dans l’OS et les performances en jeu. On va prendre au pif quelques exemples :
– les vieux minipc pro qui inondent le marché en Celeron, Pentium, i3 et i5 Haswell/Skylake (avec un HDD par exemple)
– les portables et minipc récents d’entrée de gamme en Celeron/Intel N du N2840 au N100 (avec eMMC)
– les portables pro d’ancienne gamme en i3/i7 Ivybridge à KabylakeR
– une configuration ancienne en bottleneck : i5-4690 avec Cyberpunk
– une configuration plus récente en bottleneck : le i3-12100F avec Helldivers 2 au max en 4k
L’usage au quotidien
Pour les trois premiers cas, c’est parfois le jour et la nuit d’un système à l’autre. Quand on a 16 cœurs à 5GHz, 32 Go de ram et un SSD NVME, une mise à jour Windows est transparente sur la configuration. Ce n’est pas la même avec 2 cœurs à 3GHz, 4 Go de ram et un HDD. Tout a un impact, l’indexation, defender etc. On me dira que ces configurations ne sont pas faites pour un OS récent et un usage moderne, mais c’est totalement faux. Les mêmes configurations sous Linux sont un plaisir à utiliser. Les chromebox/book avec des configurations encore plus légères sont un modèle de réactivité. Un Tiny11 ou un Windows 11 allégé sera plus agréable à utiliser que la version stock de l’OS. Ne serait-ce que le temps de boot se trouve changé. Je n’irai quand même pas jusqu’à revenir sur des versions anciennes sauf usage spécifique.
En jeu
Dans les deux autres cas, quand le CPU n’arrive pas à suivre le volume d’images générées par le GPU (ombres et distances sont gérées coté CPU) c’est pareil. Un Discord, un navigateur, Defender, un Overlay, les Updaters (Adobe, Discord, Google Chrome/Drive, Steam etc.) qui tournent en fond prennent le petit bout de ressource qui manque en jeu. On ne va pas non plus parler d’un gain mirobolant. Mais clairement, libérer quelques Ko de cache et couper des process inutiles permettra de récupérer pas mal de fps ou limitera les drops dans les scènes intenses.
Le cas des drivers
Le cas de l’overhead est drivers est un peu plus délicat. C’est un sujet connu chez Nvidia ou une partie du traitement du pilote est fait au niveau CPU avec plusieurs process ce qui fait qu’un gros GPU a besoin d’un CPU encore plus gros pour bien s’exprimer. Depuis le début d’année, il y a le même sujet chez Intel au sujet d’une non-optimisation d’un traitement. C’est d’autant plus embêtant que les 2 ont les modèles d’entrée de gamme les plus intéressants : low profile, single slot etc. Ils sont donc de fait le choix privilégier pour upgrade une vieille configuration.
Chez Nvidia, ça reste limité, une 1060 pourra mieux s’exprimer avec un Ryzen 5600X par rapport à un i7-4770. Alors que pour une RX570 cela risque d’être kifkif. Du côté Intel, le phénomène sera particulièrement visible sur les titres demandant des appels CPU… ou sur les titres Dx11. D’une part, car AMD et Nvidia ont optimisé leurs drivers depuis des années sur DirectX 11. Ce dernier réclame pas mal de choses au CPU que le pilote peut arriver à cacher. D’autre part, parce que bien qu’il soit là depuis 2015, il aura fallu 10 ans pour avoir un titre 100% DirectX12. Donc la plupart des jeux que l’on connait sont plutôt DirectX11.
Pour finir
Les critiques envers Windows sont souvent liées à la lourdeur et à la télémétrie. Et sur ces aspects, elles ne datent pas d’hier. Pourtant, l’impact réel dépend surtout de la configuration utilisée. Sur du hardware récent, les différences avec une version optimisée de Windows 11 sont minimes. Mais sur des PC modestes ou anciens, alléger le système peut transformer l’expérience utilisateur. En jeu, libérer des ressources CPU reste pertinent, notamment en cas de bottleneck. Sans que cela soit spécialement relié à Windows et quand c’est le cas, c’est relativement facile de réduire la charge du système sans recourir à une version custom. Enfin, le rôle des drivers (Nvidia, Intel, AMD) reste crucial, particulièrement avec DirectX11 où c’est historiquement l’optimisation des pilotes qui fait toute la différence en termes de fluidité.
Maintenant, avec l’ouverture steamOS de manière officielle, pour certains titres, on ne peut nier une certaine lourdeur de Windows 11 nuisant à l’expérience de jeu. À voir du coup quand le système sera disponible sur plus de matériel pour avoir des tests plus représentatifs.